Le Libre Esprit aujourdhui, ou l'hérésie du poisson qui nagea à contre-courant
Si nous devons bien admettre qu’aujourd’hui, après l’éloge de la raison pure, après l’exigence faite d’une critique notamment historique et autres méthodes visant à faire surgir Car si aujourd’hui, le Libre Esprit suscite de nouveaux intérêts, tant du côté des férus de religieux sauce rhénane, alors que d’autres voient là l’occasion de soulever une page croustillante de l’Histoire, il garde toujours, comme depuis son origine, ce caractère imprévu et improbable qui l’a fait traverser les siècles. Dès le Haut Moyen-Âge se développent en effet les thèses du Libre Esprit, qui non content de s’ériger comme premiers jouisseurs volontaires bien que compulsifs, tentent de démontrer à
Souhaitant faire éclater en douceur les restrictions posées par le dogme ecclésial et par une morale non adéquate, les Frères ont essaimé les régions, appelant les peuples à plus de jouissances quotidiennes, mais plus de piété aussi. Un discours quelque peu mal pesé, s’incarnant en autant de croyants que de schizophrènes ou de faux dévots. Toutefois, à l’époque où hérésies et nouveaux ordres pullulent, le Libre Esprit ne connaît guère d’ennuis, dans un premier temps du moins. Aujourd’hui, le mouvement se veut naturellement plus modéré, parce que nécessairement plus cohérent. Non-orthodoxe, le Libre Esprit n’en reste pas moins chrétien. Toutefois, il appelle à "accomplir le dépassement de la religion et de sa servante maîtresse ». A considérer que celle-ci fût l’Eglise, nous nous engageons à incarner à notre manière cette nécessaire résistance aux magistères et synodes en tous genres, appelant le peuple chrétien à servir Dieu, le Dieu de toute l’humanité, à servir nos propres frères, à contempler le Christ dans le regard de chacun, tout en embrassant le monde entier, d’une même volonté. En cette ère si particulière, les murs tomberont, pour que
Frère Benoît